Schématisations
La classe du 3ème type est
un processus dont la pédagogie de référence est celle de la structure et de
la communication. Celle-ci n'est pas le fruit de recherches en didactique ou
en éducation mais plutôt la résultante de recherches-actions menées depuis plusieurs
décennies par des praticiens-chercheurs au sein des CREPSC . Elle s'appuie au
final sur l'œuvre de Freinet ainsi que sur la cybernétique et la neurobiologie.
La présentation qui en est rapidement faite ici ne dépend pas de ce cheminement
théorico-empirique mais plutôt d'une analyse fine de ce qu'a pu en préciser
Bernard COLLOT au moment de l'écriture de ses deux ouvrages :
COLLOT B., "Une école du 3ème type ou la Pédagogie de la Mouche", L'Harmattan,
2002, 250 pages.
COLLOT B. et al., "Du taylorisme scolaire à un système éducatif vivant", Editions
Odilon, 2004, 125 pages.
Il est possible de faire une présentation de cette pédagogie de la structure
et de la communication selon plusieurs classes de référents :
LES REFERENTS ORGANISATIONNELS : LES 5 PILIERS DE LA CLASSE
- la réunion : quotidienne ou bi-quotidienne,
alimentée par les événements personnels et les événements de la classe, elle
est la porte d'entrée de nouvelles informations qui vont y être transformées
avant d'être renvoyées dans la classe sous forme d'activités menées par des
enfants ;
- le plan de travail (individuel et collectif) : documents à partir desquels la transformation des événements de la réunion trouvent une place de manière à produire de l'auto-organisation et à rendre possible l'activité postérieure ;
- les ateliers permanents : lieux de transformation des événements, de traitement de l'information. Ils prolongent l'organisation engendrée par la réunion et le plan de travail et font naître par eux-mêmes des projets directement liés aux langages suscités ;
- les outils de communication : outils techniques permettant à ce que le système vivant de la classe ne fonctionne pas en vase clos. Plus l'enfant grandit, plus ses cercles de communications s'élargissent par l'intermédiaire de la construction de nouveaux langages ;
- la classe comme mémoire physique : lieux à l'intérieur de la classe où le traitement des informations et la transformation des événements s'interrompent de manière à ce qu'ils puisse être disponibles pour d'éventuels usages ultérieurs : affichages, classeurs d'ateliers, coins d'exposition, archivage des messages, classeurs personnels, rangements, albums, …
LES REFERENTS PHILOSOPHIQUES :
Ce sont les mêmes que ceux relatifs à la pédagogie Freinet, le projet politique
et la conception de l'homme social et communautaire correspondant à des idées
congruentes. D'ailleurs, c'est certainement pour cette raison qu'il est possible
de ne voir aucune divergence entre pédagogie Freinet et pédagogie de la structure
et de la communication.
LES REFERENTS THEORIQUES : LA CONSTRUCTION DES LANGAGES
Cette théorie s'appuie sur une série de concepts (information, communication,
langages, structure, auto-organisation) organisés comme peut le montrer cette
représentation :
Si l'on entend par information
toute chose pouvant être préhensible par les sens dès lors qu'elle peut ou doit
être interprétée, la communication correspond à la circulation et la
transformation de cette information entre une personne et son environnement
(on parle alors d'interaction) ou entre une personne et d'autres personnes (on
parle plutôt d'interrelation).
La communication produit des langages.
Un langage est un outil neuro-cognitif visant le traitement de l'information,
permettant la communication et s'en enrichissant. Les langages sont multiples
et se traduisent par des connexions neuronales de plus en plus complexes au
fur et à mesure qu'ils se développent et se diversifient. Les langages se construisent
d'abord par une phase exploratoire de création débridée puis s'appuient dans
leur création ou leur perfectionnement sur les langages existants.
Une structure est un système formé de phénomènes solidaires tels que
chacun dépend des autres. Ils fondent un ensemble de dispositions et dispositifs
qui va permettre la circulation de l'information et les interactions. On parle
alors de système vivant.
L'auto-organisation est l'expression coopérative des langages qui visent
la formation puis la modification de la structure.
L'acte d'apprendre est donc entendu comme une modification de la personne
entraînée par la circulation de l'information au moment de sa préhension, de
sa transformation, ou de son émission. Apprendre est donc dépendant des langages
parce qu'ils donnent lieu à l'enrichissement de la structure neurobiologique
par l'intermédiaire de constructions de connexions neuronales. Pour l'apprentissage
de certains langages, notamment ceux relatifs aux exigences scolaires, il semble
nécessaire que les apprenants puissent disposer d'une structure cognitive initiale
permettant la focalisation et le traitement de ces nouvelles informations. La
libre activité de l'enfant est au service de cette construction structurelle
initiale sans laquelle le développement de langages plus culturels et codifiés
se voit entravé voire impossible. L'apprentissage concerne seulement les langages
et non les compétences ou les connaissances qui ne sont que des perceptions
didactiques et parcellaires des constructions cognitives.
PHENOMENES PEDAGOGIQUES :